mercredi 16 janvier 2008

Introduire un changement est une démarche délicate.

Voilà mes éléments de réflexion :

Le changement pour qu'il soit accueilli doit d’abord naître au sein d’une équipe de travail. C'est à dire repéré, consenti et conçu par les agents même de la transformation. Cela est possible grâce à un accompagnent de l'équipe. Mais il y a des conditions à mettre en place si l’on veut d’abord préparer aux changements.
Créer un milieu rassurant pour soutenir l'innovation.
Car introduire un changement est certainement un risque. Puisqu’il déstabilise les pratiques établies même si elles ne sont pas les meilleures. Essayer autre chose veut dire que l’on est prêt à se risquer pour un changement que personne ne pourra garantir d’avance.
Donc se poser la question du système : est ce que le système actuel donne assez d’assurance aux personnes pour qu’elles soient prêtes à se risquer.

Car qu’est ce qui fragilise un enseignant dans nos milieux scolaires ?
Il sera comparé à l’autre classe : s’il est plus lent à avancer dans les programmes, si ses élèves ont des résultats inferieurs à ceux de l’autre classe, s’il perd ses nerfs devant une situation nouvelle, s’il fait travailler les élèves en groupe et qu’il ne maîtrise plus la discipline, etc…

La direction pourra toujours dire: mais nous appuyons les nouvelles méthodes ! Sans pour autant calculer correctement le risque. Et à la première plainte des parents, c’est l’enseignant que l’on mettra en cause !

Pour créer un climat rassurant, il faut planifier les éléments d’assurance :
1- Il y a équipe, je ne me risque pas à mes dépends, il y a quelqu’un pour parler en mon nom, pour « protéger mon dos ».

2- Il y a une formation (non une formation comme un cheveu dans la soupe), mais un appui méthodique, on ne me laissera pas complètement dans le pétrin me débrouiller tout seul. Une formation collective est aussi un outil de transformation et de pression politique. Il y a un langage commun, des objectifs communs, une prise de conscience, des ajustements à faire.

3-Je suis évalué oui : mais je sais sur quoi je suis évalué, comment je suis évalué, pourquoi je suis évalué. Je ne suis pas évalué en fin d'expérience: j'ai donc la possibilité de me rattraper, etc...

4- Les effets d’une transformation ne touchent pas uniquement la relation : enseignant/ classe, d’où l’importance de repérer et de gérer les autres relations écoles /parents, de garantir la relation école/zone, etc... et ceci n’est certainement pas dans l’axe du travail d’un enseignant.

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